Mais c'est qui Fisednain?
Fisednain le Célère est un anti-héro grossier, sarcastique et caractériel qui évolue dans un monde que je qualifierais de "médiévalo-fantastiquo-burlesque".
J'ai toujours été passionné par le genre "médiéval-fantastique" depuis l'imposant livre de règle du jeu de rôle "warhammer" en passant par les (sacro-saints) écrits de J.R.R. Tolkien, jusqu'au BD de "lanfeust de Troy", "Donjon"... et aux divers mmorpg qui rassemblent aujourd'hui des millions de joueurs. Cette passion domine largement mon univers artistique, et c'est au cours de mes études de bande dessinées à Bruxelles qu'est apparut pour la première fois ce drôle de personnage au caractère si particulier.
Sa première apparition date de Ramaci « Noir », et s’il n’était alors que l’ébauche du personnage qu’il est devenu, on y retrouve néanmoins les prémices de sa futur personnalité ; vantard, loquace et redoutable au combat. Sur quelques pages on découvrait cet anti-héro, comptant ses exploits au coin du feu et qui, se laissant enivrer par l’alcool, finissait par payer de sa vie un terrible aveu.
Par la suite, avec Ramaci « Funky/Chamanik », je posais sans le savoir les premières pierres de l’intrigue et de l’univers des aventures de Fisednain le Célère. Plus un clin d’œil qu’un réel protagoniste, ce même héro, qui n’avait toujours pas de nom, livrait un œil de cyclope à un étrange sorcier préparant un obscur rituel.
Plus que jamais passionné par les aventures épiques, les sorciers, nains, orcs et autres archétypes incontournables du genre, je me retrouvais très rapidement en train de griffonner ce héro sur mes carnets de croquis, jusqu’à écrire cette phrase :
« Vous l’avez vu mourir, Vous le verrez naître ! »
Avec, sur un coin de page, les premières idées qui devaient me mener aux aventures de Fisednain le célère.
C’est avec le projet de fin de troisième année que ces quelques idées prirent du poids et que par la même, ce héro anonyme trouva son nom.
Pour l’examen de fin d’études, chaque élève était tenu de réaliser une bande dessiné, d’au moins cinq pages, comme il le voulait et racontant ce qu’il voulait, pour moi l’idée était toute trouvée ; raconter comment cet aventurier s’était procuré l’œil de cyclope.
Tout d’abord il lui fallait un nom, s’il devait vivre de folles aventures je n’pouvais pas continuer à l’appeler « le héro » ou encore « le chauve au gros nez », ma première idée avait été « Cqagnoj » pour Celui Qu’Aucun Guerrier N’Occira Jamais, directement en rapport avec sa mort dans le Ramaci Noir, tué par des villageois (très certainement inspiré du chef des Nazgul qu’aucun homme ne peut tuer, qui finit tué par une femme, dans l’œuvre de Tolkien.), mais je trouvais que cela ne sonnait pas bien, et encore aujourd’hui d’ailleurs, il lui fallait un nom plus simple, chargé de sens…
La solution était pourtant logique, j’avais déjà les bases de son histoire et avais décidé qu’il aurait été élevé par un nain, pour expliquer son sale caractère mais surtout parce que j’adore cette race (Je parle bien-sûre des Nains en tant que race au même titre que les Elfes, les Humains, les Orcs, etc.… et ne fait nullement référence aux personnes de petites taille.) ainsi j’imaginais un père adoptif bourru, forgeron réputé, considérant d’avantage notre héro comme un apprenti que comme un fils, et plus enclin à l’interpeller « Hé ! Viens-voir ! » qu’à lui donner un nom, pourtant les gens devait bien le nommer pour parler de lui, comment pouvaient-ils l’appeler ?
Logique : « Fils de nain » très vite contracté en « Fisednain »
J’avais un héro, une quête et un dénouement, Fisednain devait aller chercher un œil de cyclope qu’il finirait par apporter au sorcier.
Ma première idée fût d’en faire une scène d’action, plus centrée sur un combat que sur des dialogues, avec un titre soulignant la gratuité du projet « Escarmouche à l’œil. » :
Fisednain, à l’affût devant une grotte de géants, tombait sur une escouade de soldats impériaux venus eux aussi pour un œil de cyclope et alors que tous commençaient à en venir aux mains, ils se faisaient surprendre par un géant qui finissait de semer la pagaille, Fisednain s’en sortait en lui crevant un œil et en l’égorgeant, finalement il emportait l’œil restant en déclarant à un soldat encore conscient : « Bah… Un géant borgne vaut pas moins qu’un cyclope !».
Pas vraiment de quoi hurler de rire et notre professeur de scénario me fit comprendre qu’on en attendait plus d’un troisième année, me conseillant de me rapprocher de l’humour dégagé par les deux précédentes bd (Ramaci Noir et Ramaci Funky/Chamanik).
J’optais donc pour un récit moins spectaculaire, concentrant la scène sur les dialogues absurdes, la véhémence de Fisednain et les situations grotesque :
Fisednain, explorant le territoire des géants à la recherche d’un cyclope, tombait sur toute une foule d’aventuriers divers s’étant regroupés pour en tuer un, avec chacun le besoin de ramener une partie différentes de ladite créature, si bien que trop désireux de préserver sa peau, ses organes internes ou encore son sang, ils avaient décidé de lui crever l’œil avec un pieu embrasé. Le ton montait rapidement puis finalement Fisednain les quittait, blasé par le spectacle des aventuriers se querellant, enfin au petit matin, des géants attaquaient le camp, discutant du marché qu’ils avaient convenus avec le petit homme chauve et essayant de remonter le moral d’un de leurs camarades cyclope, fraichement énucléé.
On retrouvait l’humour des précédentes bd mais cette version s’avérait trop lourde, il fallait aérer le récit.
Finalement je compilais les deux idées en une, en abandonnant certains gags au profit d’une fin plus longue et plus spectaculaire.
Je choisissais de la réaliser comme la précédente (Funky/Chamanik), à la gouache sur papier mi-teinte, mais avec des couleurs plus sobres et dans un format légèrement plus grand qu’un A4, le résultat était vraiment plaisant mais malheureusement le temps me manqua pour finir toutes les planches au propre.
Le jury me reprocha mon travail inachevé, et la première partie à l’humour un peu « pipi-caca » (moi aussi je le regrette) mais cela leur avait manifestement plu quand quelques mois plus tard j’obtenais mon diplôme.
Mais surtout j’avais trouvé là un projet qui me tenait à cœur, développant l’univers à partir de Volaraan le sorcier, son disciple Igor, le masque blanc, les soldats impériaux et bien d’autres personnages, clin d’œil et idées, je créais un monde avec sa géographie, son histoire, ses peuples et sa faune en y incorporant les aventures de Fisednain le Célère, un guerrier redoutable au sale caractère, entraîné bien malgré lui dans une quête épique.
Aujourd’hui Fisednain le Célère c’est potentiellement une vingtaine d’albums (dans un premier temps ^^) dont une dizaine ont un premier jet de scénario, un premier album scénarisé qui se laisse peaufiner et tout un tas d’illustrations et d’idées sur la suite des évènements.
En attendant de pouvoir vous procurer ses aventures chez votre vendeur de BD préféré, je vous invite donc à venir découvrir cet univers qu'il me plait tant d'étoffer et d'approfondir en
parcourant les galeries d'images dans la section "Différents horizons».
En espérant que cela vous plaise autant qu'à moi.
Le Chose.